L’art traditionnel congolais est particulièrement riche et varié. Il est composé de l’art Kuba, Tshokwe, Songye ou Pende qui font la fierté de différentes régions et ethnies du pays. Ils se distinguent dans des domaines aussi variés que la sculpture, la statuaire, le tissage, la céramique et la tapisserie.
Le nom Kuba signifie « Peuple de l’éclair ». De tous les grands royaumes précoloniaux de la RDC, seul celui des Kuba a survécu à l’époque coloniale. Cette survie s’explique par trois raisons: la solidité de l’organisation politique centrale à la veille de la conquête coloniale, le caractère quasi-sacré du roi aux yeux de ses sujets et la réputation extraordinaire des arts kuba.
L’art Kuba est d’abord un art royal et aristocratique. Il se caractérise par un sens exceptionnel des formes et des couleurs. On le trouve sous forme de statues, peignes, porte rasoirs, boîtes à fard stylisées, coupe céphalomorphes, masques de danse, étoffes tissées en fibre raphia et brodées.
Les Tshokwe (ou Chokwe) peuplent une vaste région à la frontière entre l’Angola et la République Démocratique du Congo. L’art Tshokwe se caractérise par sa grande diversité: masques en bois ou en fragile résine, des sceptres ornés de figures de chef, des sièges sculptés… Mais aussi de petits objets tels que les sifflets et une abondante statuaire représentant des chefs ou des femmes de chef dont on ne connaît pas vraiment la fonction, toujours dans un bois de couleur sombre.
Les Songyés sont un peuple vivant dans les savanes boisées du Sud-Est de la République Démocratique du Congo. Les Songye ont créé des masques parmi les plus impressionnants de l’art de l’Afrique noire. Ces masques font partie des objets de cérémonie qui jouent encore aujourd’hui un rôle prestigieux parmi les Songyés de l’Est.
Connus pour être l’un des seuls peuples à avoir eu l’audace d’affronter la puissance de feu des envahisseurs portugais, ce peuple fut surnommé par ses voisins — pour qui leur attitude confinait à l’inconscience — les Pendé : ce qui veut dire « les révoltés ».
L’art Pendé est très prolifique et présente une très grande variété de masques, plus inventifs et étonnants les uns que les autres.
Les années 30, le début de l’art contemporain
L’art moderne de la RDC est né de son contact avec l’Occident. La tradition artistique est influencée par l’utilisation de nouveaux supports et outils venus d’Europe. On situe les débuts de l’art contemporain dans les années trente, à l’époque du Congo Belge.
Deux artistes précurseurs surgissent de cette période soutenues par l’administrateur belge Georges Thiry: Lubaki et Djilatendo. Fasciné par leurs dessins sur des cases, Georges Thiry leur fournit du papier et des aquarelles pour qu’ils retranscrivent leurs œuvres sur un support plus résistant. Leurs dessins sont souvent figuratifs, parfois abstraits. Ils traitent de thèmes liés à la nature, à la vie quotidienne, aux légendes locales et aux rêves.
Les aquarelles de Lubaki ont été présentées pour la première fois en 1929 en Europe, au palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
Albert Lubaki
En 1946, près de vingt ans après la découverte des artistes précurseurs, Pierre Romain-Desfossés fonde à Elisabethville (aujourd’hui Lumumbashi), l’Académie d’Art Indigène, plus connue sous le nom d’ « Atelier du Hangar ». L’objectif du mécène français n’était pas d’apprendre à ses disciples à peindre à la manière européenne, mais plutôt de les aider à exprimer leur art et leur personnalité en s’appuyant sur des traditions ancestrales en matière de représentation.
Trois artistes se distinguent au sein de l’Atelier du Hangar par leur style : Bela, Pilipili Mulongoy et Mwenze Kibwanga
L’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa est crée en 1943 sous forme d’une école, avant de prendre son nom définitif en 1957.
L’Académie des Beaux-Arts d’Elisabethville, fondée en 1951, compte parmi les premières écoles interraciales du Congo belge et propose des formations en dessin, architecture, céramique, peinture et sculpture.
Bela (1918–1973)
Durant la période post coloniale, la peinture populaire émerge avec l’exposition “Art partout” qui se tient à Kinshasa en 1978. Ce mouvement met fin à une période où l’art contemporain était pris en étau entre l’influence occidentale et l’affirmation d’un art africain.
Les artistes phares sont Chérif Samba, Moke, Pierre Bodo, Chéri Chérin.Leurs sujets relèvent de la critique politique et sociale. Les tableaux comportent parfois des textes explicatifs mêlant humour et dérision. Ce courant de l’art populaire est perpétué aujourd’hui par une nouvelle génération d’artistes dont les plus connus sont JP Mika et Monsengo Shula. Mika est le plus jeune des peintres populaires exposés à Paris.
Un jour du 8 mars a Madimba / A day of the 8th march in Madimba 1996
On assiste dans les années 90 à un nouveau tournant avec la création en 2003 du collectif « Eza possibles » (« C’est possible », en lingala). Ce collectif regroupe une douzaine d’artistes dont Kura Shomali, Pathy Tshindele et Mega Mingiedi Tunga. Ces artistes rejettent toute forme d’art conventionnel et établi et prônent un art expérimental, pluridisciplinaire et résolument urbain.
Pathy Tshidele, Sans titre, 2016
Aujourd’hui, cette multitude d’artistes est représentée lors d’expositions internationales faisant du Congo un pays phare de l’art contemporain d’Afrique. Le succès de l’exposition “Beauté Congo” en 2015 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain de Paris en est l’illustration.
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