Maridadi (Kiswahili for ‘beautiful with style’)
Trop longtemps oubliés par les acteurs du marché de l’art, l’art contemporain d’Afrique a le vent en poupe. Encore très récemment, nous nous demandions s’il s’agissait d’un effet de mode mais il s’avère qu’aujourd’hui, l’art contemporain africain est un incontournable du marché international.
Les musées, grandes institutions et fondations (Centre Pompidou, Tate Modern, MoMA) ont contribué à cette mise en lumière des artistes du continent. Parallèlement de nombreuses foires spécialisées ont vu le jour en en Afrique, en Europe et aux États-Unis (1:54 à Londres en 2013, AKAA à Paris depuis 2015), ce qui a contribué à la “légitimité” et à la reconnaissance des artistes.
Même si on attribue aux expositions “Magiciens de la terre” (1989) et “Africa Remix” (2005) présentées en France d’être les premières manifestations importantes, 2017 marque un tournant dans l’évolution de ce marché.
En effet, en 2017 de nombreuses manifestations comme Art/Afrique à la Fondation Louis Vuitton, Afrique Capitales à Paris et à Lyon et l’exposition 1-54 créée par Touria El Glaoui…) ont permis à la création africaine d’être sur le devant de la scène et de toucher une audience plus large.
En 2021, la saison Africa 2020 décalée en raison de la pandémie du Covid a confirmé la place importante de l’art africain en mettant encore une fois à l’honneur les artistes du continent.
Notons également que les ventes aux enchères des grandes maisons battent des records inouïs. La maison de vente Artcurial a été précurseur en organisant à Paris en 2010 sa première vente dédiée à la création contemporaine africaine avec 65 artistes représentant 24 nationalités. L’édition de 2018 a permis au département d’établir en deux ans 12 records du monde pour des artistes tel que Bodys Isek Kingelez, Malick Sidibé, Omar Victor Diop, Abdoulaye Konaté ou encore Seydou Keïta.
La dernière vente aux enchères organisée par la maison Bonhams a attiré des offres du monde entier, l’intérêt de l’Extrême-Orient étant particulièrement fort.
“C’est un marché très bouillant. Il y a des œuvres d’artistes africains qui atteignent plus de 1 million de livres sterling (754,3 millions de francs CFA) et d’autres œuvres d’artistes africains qui atteignent 500 000 livres sterling (377,15 millions de francs CFA) alors qu’il y a quelques années, elles n’atteignent que 10 000 à 15 000 livres sterling (7,54 millions à 11,3 millions de francs CFA” dit M. Peppiatt, directeur de l’art africain moderne et contemporain chez les commissaires-priseurs Bonhams. (source bbc.com).
(liste non exhaustive)
Amoako Boafo, est un peintre ghanéen né en 1984 à Accra qui vit et travaille à Vienne.
Son ascension est impressionnante. Il se hisse aujourd’hui parmi les artistes africains les plus cotés au monde. Il a été découvert par l’artiste américain Kehinde Wiley sur instagram.
Lors de son introduction aux enchères, Amoako Boafo a atteint le prix inoui de 881 000 $ chez Phillips à Londres (13 février 2020), avec la célèbre toile, The Lemon Bathing Suit. Son statut est confirmé puisqu’en décembre 2021, sa peinture Hands up est appréciée à 3,4 millions $.
A travers on travail, Amoako Boafo souhaite sortir des clichés qui associent le noir à une idée négative. Ses silhouettes noires sont lumineuses et toujours dans un contexte coloré. Ses portraits de personnes noires parlent de lui, de son passé et de son présent.
“L’idée principale de ma pratique est de représenter, de documenter, de célébrer et de montrer de nouvelles façons d’aborder le concept de “Blackness”.
Hands up, oil on canva, Amoako Boafo, 2018
Les collectionneurs ont un engouement immense pour Aboudia Abdoulaye Diarrassouba. Ses toiles s’arrachent à Marrakech, Londres, Paris, New York, Hong Kong et Pékin. Le prix de ses œuvres a été multiplié par dix en moins d’une décennie. Le 26 octobre 2022, trois de ses toiles ont trouvé des acquéreurs lors de la vente “Génération 21” organisée par la maison française de ventes aux enchères Artcurial.
Né en 1983 en Côte d’Ivoire, Aboudia vit aujourd’hui entre Abidjan et Brooklyn. Il s’inspire des graffitis dessinés par les jeunes sur les murs dans les rues d’Abidjan, en particulier les quartiers populaires d’Abobo, Yopougon et Treichville. Aboudia examine la vie quotidienne en Côte d’Ivoire, avec une attention particulière sur le conflit qui a éclaté en 2011. Ces événement lui inspire une série de 21 grandes toiles représentant des corps humains éparpillés parmi des fusils, des crânes, des bâtiments rasés.
L’aventurier, Aboudia
Toyin Ojih Odutola est née en 1985, elle vit à New York. Elle a été classée dans le Top 500 des artistes mondiaux en 2021 (classement par produit de ventes). Le dernier record obtenu pour un grand fusain (novembre 2021) s’élève à 2,2 millions $. Son travail se base sur la construction sociopolitique de la couleur de la peau à travers ses dessins avec comme question sous-jacente “ Qu’est ce qu’être noir”. Son travail figuratif s’inspire de son parcours: enfant d’immigré comme elle se définit.
Paris Apartment, 2016-17, Graphite, pastel et crayon sur papier, 151 x 107 cm.
Courtesy the artist and Jack Shainman Gallery, NY.Toyin Ojih Odutola
Né en 1991, Eddy vit à Kinshasa. Depuis son introduction aux enchères en 2017, le prix de ses œuvres a été multiplié par 5. Certaines de ses œuvres atteignent les 150 000$.
Eddy Kamuanga Ilunga expose à Paris, Londres, Madrid, New York et Kinshasa! Ses œuvres font partie de la collection permanente de la Zeitz Mocaa à Cap Town et de la Collection Pizzuti du Columbus Museum of Art.
Son travail s’inspire fortement des bouleversements politiques, économiques et sociaux que son pays a connu depuis la fin de la colonisation.
Il est fortement marqué le décalage entre la richesse de son pays en terme de minerai métallique et la violence et les guerres qui en découlent. Ses toiles explorent les problématiques révoltantes que sont l’exploitation des populations locales pour avoir la main sur des ressources convoitées par les multinationales numériques. Son travail original prend ses sources dans la tradition avec des images et des symboles inspirés du peuple Mangbetu.
Né dans la ville d’Ibadan en 1988, Oluwol Omofemi est l’artiste qui a été sélectionné pour réaliser la couverture du numéro hommage au jubilé de platine de la reine Elizabeth II, paru en juillet 2022 dans le très chic magazine britannique Tatler.
« J’ai peint ce portrait pour ma génération, pour ma famille et mon pays, pour que l’histoire retienne que c’est un Nigérian originaire d’Ibadan qui l’a réalisé »
Au cours des dernières années, Oluwol Omofemi a rejoint le cercle des artistes “stars” et il a bénéficié de deux expositions personnelles à la Signature Art Gallery de Londres, “The Way We Were” en 2020 et “In our Days” en 2021.
Depuis le début de l’année, l’artiste a vendu ses oeuvres pour un total de de plus d’un million de dollars.
La signature de cet artiste sont ses représentations magistrales du portrait noir contemporain sur fonds lumineux.
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