Rencontre avec Samuel Olayambo: un art vibrant en rose

Le monde en rose!

Né en 1991, Samuel Olayambo est un artiste peintre Nigérien. Il vit et travaille actuellement à Lagos. Sa passion pour l’art a débuté très tôt, plus précisément avec le dessin à l’âge de sept ans. Il a commencé par dessiner des personnages de dessins animés et ses figures favorites étaient les “ghostbusters “ des années 80 et 90.

C’est au lycée qu’il se tourne vers la peinture et que profondément attiré par ce visuel, il décide de s’y consacrer. C’est ainsi qu’il intègre le programme des Beaux Arts à l’université du Bénin dans l’État d’Edo au Nigéria d’où il sort diplômé en 2015.

L’art et la création sont un moyen pour Samuel Olayambo de s’évader et de s’exprimer. Les thématiques de prédilection de l’artiste sont la toxicité masculine, le machiste et les questions de genre; les figures principales de ces œuvres sont des hommes.

Son background est intimement lié à sa création artistique. En effet, ayant grandi dans un environnement dominé par des hommes et avec cinq sœurs, il s’interroge sur le rôle des hommes, leur influence (négative) et leur représentativité. La couleur rose omniprésente est sa manière d’adoucir et contre balancer  toute cette domination masculine. Le rose représente la douceur, la gentillesse, la compassion, la vulnérabilité caractéristiques bien souvent rattachées au genre féminin d’après lui. Il souhaite également sortir des clichés et montrer dans ses compositions que le rose ne doit pas être associé aux femmes mais à tous les sexes. 

L’artiste est fasciné par les «cicatrices» répandues dans certaines cultures yoruba. La palette de ton foncé des personnages est un clin d’œil à ces ethnies.

“I saw a lot of unfairness. For me, regardless of gender, we are all equal and this is the major reason why I employ the colour pink in my paintings. I want to correct the notion that pink is feminine.”

     Fatherhood                                                                                             Shelter for All season

Amoureux des textures, Samuel Olayombo travaille avec des huiles, des acryliques, du fusain et des pastels pour créer des toiles vibrantes, imposantes et à grande échelle.  Il utilise un couteau à palette pour transmettre des textures de peau tridimensionnelles complexes.

Samuel Olayomba rend hommage à travers son travail à des artistes notamment  Vincent Van Gogh et l’artiste contemporaine australienne Arja Valimaki .

Sa série Unchained: The Cotton Candy Cowboys a été présentée l’année dernière à la ADA Contemporary Art Gallery à Accra. L’artiste illustre des figures masculines en mettant en avant le contraste entre la peau foncée des personnages et la palette de rose du décor et des vêtements.

Il joue également entre la figure de l’homme noir et le stéorotype du cow boy blanc tout en montrant à travers sa couleur de prédilection que ces personnalités peuvent être emplis de douceur.

L’exposition met en avant les cow-boys noirs qui bien que présents dans l’histoire sont largement sous-représentés.  En effet, c’est une réalité mal connue de l’histoire de la conquête de l’Ouest:  à la fin du XIXe siècle, 45% des cow-boys étaient noirs, mexicains, métis ou indiens.

Samuel présente actuellement son exposition “Lotus Bloom Ranchers” au sein de la galerie Zydoun & Boussuyt à Dubai. Ses portraits transcendent la toile. Il y explore la masculinité et les liens familiaux. La couleur et les symboles visent à nous faire repenser les codes et adouber la paternité et l’émergence d’un nouveau modèle de pères. Son travail célèbre une masculinité aux multiples facettes qui embrasse aussi bien la vulnérabilité que la force.

Exposition “Lotus Bloom Ranchers” à la galerie Zydoun 1 Boussuyt jusqu’au 17 novembre

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